Laurent nous livre le secret de sa préparation hivernale
Laurent nous parle de son autre passion : la montagne, version hiver.
Ski de rando VS Triathlon
voila de nombreuses années que je pratique le triple effort … et d’encore plus nombreuses le ski de randonnée. Avec le temps je me dis que ces activités ne sont pas si éloignées l’une de l’autre. Petite démo :
Sur la sémantique déjà, grimper pour faire un sommet s’appelle faire une course. Je profite donc du site et de ma dernière course en Savoie (Grande Casse) pour vous narrer l’aventure.
Il est 5h30 le réveil sonne … trop tôt … il n’y a bien que le triathlon et le ski de rando qui m’imposent ce genre de matinée. J’étais bien dans la couette de mon lit au refuge du Col de la Vanoise à 2500 m d’altitude .
5h45 P’tit dej ; la pasta de la veille a été assurée, je mange donc léger sans plus ni moins
6h je fais mon sac : pas de combi ou de chaussures mais un bonnet (pas de nat’) un casque (pas de vélo), des lunettes (soleil) , du matos de sécu, de l’eau, des barres énergétiques, un gel « coup de fouet » en cas de bielle dans les 200 derniers mètres (de dénivelé) … la différence c’est qu’aujourd’hui mon sac restera sur le dos et pas dans le parc de transition.
7h départ … enfin c’est moi qui décide … car ici pas de dossard, pas d’arbitre pour vérifier son package (du coup faut pas se louper)… une course c’est libre. On essaie juste de programmer l’heure de descente idéale. Trop tôt on est sur une neige en béton et trop tard c’est de la soupe avec en plus des risques d’avalanches associés. Si on pouvait faire pareil en Triathlon on en ferait peut être moins souvent sous la pluie…
1ère épreuve : la montée : les peaux sont collées sous les skis la tenue est adaptée car on va vite avoir chaud même s’il est tôt et que l’on prendra bientôt pied sur glacier. 1400 m de dénivelé m’attendent. Le début est efficace, il faut dire que je ne traine pas pour ne pas avoir froid (un peu comme sur mes 50 premiers mètres de natation à la piscine). Sur le glacier l’itinéraire à repérer est évident, je ne peux pas compter sur des arbitres pour me dicter mon chemin. J’arrive à 3500 m d’altitude ; le souffle s’écourte, les jambes deviennent lourdes et de plus la pente se redresse. Difficile de progresser à ski désormais.
2ème épreuve : transition éclair skis – crampons . Je vire les skis à mettre sur le sac et chausse les crampons aux pieds. J’essaie d’aller vite car s’arrêter à l’ombre par -5°C avec du vent me refroidit vite.
Dès que c’est fait je poursuis la progression. 300 m de dénivelé à faire comme cela mais il faut gérer son effort car ce n’est pas fini, il faut en garder pour la descente. J’en connais qui se crament à vélo et marche à pied par la suite !
3855 m : Summit ! Le toit de la Savoie, une vue imprenable à 360° . Soleil, pas de vent, le top. Il n’y a que l’aire de transition qu’ils auraient pu prévoir un peu plus grande. Pas la place d’y mettre un vélo ! Juste de quoi y faire le changement montée – descente en prenant garde à ne rien laisser tomber car la ça dégringolerait jusqu’en bas… Je décolle les peaux des skis, vire les crampons des chaussures que je règle en position descente, mange un peu, ptit selfie avec mes acolytes.
3ème épreuve la descente : normalement que tu plaisir, pas comme la course à pied d’un tri ! Le cardio est beaucoup moins sollicité mais les jambes davantage. Techniquement la pente ne me pose pas de problème ; physiquement, en bon gestionnaire, je ne me suis pas trop cramé à la montée donc ça devrait aller ; dernier facteur le mental : la pente qui m’attend est « sérieuse » (45° sur certaines portions) sans être vraiment exposée ; pas de barre rocheuse ni crevasse pile dans l’axe de la pente (elles sont à coté), ça rassure ! Simplement il ne faut tomber pour s’éviter une glissade sur 500 m de dénivelé qui pourrait laisser des traces ; c’est fou la différence avec une banale piste noire de station. Bon aller zou.
Les premiers virages se font prudemment, le grip est bon et du coup la confiance vient très vite ; les jambes sont bien là et les courbes peuvent s’enchaîner. Le bas est même easy, ça tourne avec les oreilles.
J’arrive en bas éteint le chrono : 6h12. 1Er arrivé… sur 1 : déformation triathlétique, c’est vraiment nul de le regarder
Bon ben ça c’est fait. Vélo maintenant parce qu’il va falloir pédaler le mois qui arrive
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