Le triathlon de l’Alpe d’Huez, avec Laurent et Stef
Alors que la plupart des triathlètes sont en vacances, Stéf et Laurent s’attaquent à un triathlon mythique, celui de l’Alpe d’Huez.
Le compte-rendu de Laurent :
“Triathlon de l’Alpe d’Huez, un sacré chantier !
Tout commence au mois de décembre quand Stéphane vient me voir en me disant qu’il s’est inscrit au tri L de l’Alpe : « dépêche toi de t’incrire car ça par vite, il n’y a que 1800 places !!!!! », « euh… j’avais pas vraiment encore songé à mon programme 2024 moi… » et le délais de réflexion est court ; pis ça me paraît qd même un peu une grosse mission ce truc ! » mais allez, banco et sous la pression, ça fait longtemps qu’on a pas fait quelque chose d’ « un peu » hard tous les deux. Je pars de loin car le vélo est dans le garage sans bouger depuis plusieurs mois… mais l’inscription sonne le glas d’un changement d’approche de l’entrainement qui globalement, à part quelques interruptions non inactives pendant les vacs aura été sérieux.
Le tri L de Sizun fait il y a un mois nous conforte dans l’idée que ça devrait pouvoir faire ; bon ce qu’on imaginait pas vraiment, c’est la différence entre les 2 épreuves parce que c’est loin d’être uniquement 30 km de plus à vélo… Un peu candides donc, et heureusement car sinon on serait peut être resté à la maison, on se présente à l’Alpe la veille ; retrait dossard, dotation ras. Il y a 2 aires de transistion car on nage dans un le lac du Verney qui se trouve 20km plus bas. Du coup le le jour J pour échauffement , on enfourche notre vélo pour regagner la ligne d’arrivée et on se tape donc 20 bornes pour y aller ; bon d’accord c’est surtout de la descente … mais ça les rajoute à la journée qui est déjà suffisamment longue comme ça !!! donc nous on les compte et on aura donc fait 140 bornes au total ! En bas on s’installe dans le parc, plein des 1800 partants.
9h30 boum départ en rolling start, j’avais jamais fait, c’est vrai que c’est confortable car il n’y a aucune baston au départ, par contre on ne nage jamais avec les gens de son niveau, on double ou on est doublé en permanence et tout au long des 2200 m ; le cadre est superbe avec une eau fraiche (17°C) mais transparente et les sommets montagneux dès qu’on tourne la tête pour respirer , y a des nageurs absolument partout c’est impressionnant ; 42 min pour moi, je sais pas si c’est bien ou pas mais en tout cas j’ai nagé à l’économie ; Steph me rejoind dans le parc pendant que je me change, tout va donc bien pour le moment. On attaque le plat du jour avec le superbe parcours vélo ; 25 km de plat descendant à 40 à l’heure pour commencer, ce sera la seule partie sur les prolongateurs parce qu’ensuite, changement de config : 12 km à 7 % pour monter à l’Alpe du Grand Serre, une montée à l’ombre, pas hyper raide mais soutenue tout le temps : je sais à quoi m’attendre donc j’y vais cool ; après une bonne descente et un mini col qu’on ne comptera pas on s’attaque au col d’Ornon, pas raides (sauf les 5 derniers km), mais long de 20 km ; là il commence à faire grave chaud et les derniers virages sont bien exposés au soleit ; on y laisse quelques plumes car on arrive à 90 km et 2100 D+ ; bon c’est pas fini, on se jette dans la descente de 15 km mais qui passe super vite car je descends à 60 de moyenne, pas le temps de récupérer donc avant d’arrivée au pied de l’Alpe d’Huez ; là, 2 km de transition plate me font comprendre que ça va êre compliqué ; je n’ai jamais eu ça : début de crampes au mollet, ischio et quadri en même temps et aux 2 jambes !!! toute dures les guiboles !!! putain il me reste 1200 D+ à 8 % ! ; grand moment de solitude, petite pause : je bois, je bois, je bois, je m’asperge les cuisses… puis je bois je bois et rebois encore. La position montée étant différente de la position à plat finalement ça le fait, mais je sents qd même que faut pas trop forcer si tenté que ça soit possible dans les rampes à 10 %. La montée se fait sous un soleil de plomb, et à 7/8 km/h on ne se crée pas vraiment d’air ; je m’asperge dès que je peux avec de l’eau, quelques spectateurs m’arrosent ; je bois à chacun des 21 virages qui balisent la montée toujours soutenue vu l’état de fatigue ; je pense à Steph, derrrière qui doit encore plus que moi souffir de la chaleur, lui qui arrive direct de la Manche ! Je le sais aussi sensible à ces conditions difficiles et j’espère que ça va pour lui. Je grimpe je grimpe et l’avantage c’est qu’au bout d’un moment on atteind un atmosphère plus frais ; la station de l’Alpe étant nichée à 1800 m c’est bcp plus respirable. 6h05 pour boucler le vélo ; T2 je prends mon temps, je me demande comment ça va pouvoir être possible de courir, je crampe de partout. Au ravito de la sortie du parc, je bois des verres d’eau gazeuse (salée) pour les crampes, je vais pas m’exciter et commence par marcher ; aller je tente de courir, ça le fait mais vraiment mollo, les crampes ne sont toujours pas loin à chaque ravito je bois l’équivalent de plus d’un demi litre de St Yorre ; le parcours est très cassant, peu de plats, des chemins caillouteux, une descente bien raide, une montée en lacet de plusieurs centaines de mètres, et l’altitude 1800m, c’est pas pareil qu’au niveau de la mer, on s’excite pas trop donc. Les 3 tours de cap auront donc été un savant dosage de gestion et alimentation. Il y a beaucoup de monde à courir / marcher et on se croise souvent ; et malheureusement pas une fois je ne croise Steph et du coup je suis à nouveau inquiet pour lui ; j’espère que ça va pour lui parce que s’il abandonne ça va m’enlever la joie d’arriver ; mon dernier tour sera peut être le meilleur, même si la fatigue est vraiment installée, mes crampes m’auront laissés un peu plus tranquille et j’aurais plutôt bien courru en doublant pas mal de monde (c’est fou le monde qu’on double en étant à 9km/h !) . Arrivée en 9h27 ça fait qd même une bonne journée, et ça fait longtemps que j’ai pas fait un truc aussi dur ; j’ai mis à peine 1h de plus sur mon meilleur IM ; A l’arrivée je bois, je bois, je bois, j’avale 2 assiettes de pâtes en attendant Steph ; quel soulagement quand je le vois débouler ; on est tous les deux finishers et ça c’est cooool !
Voilà une superbe épreuve, grosse, bien organisée, de l’ambiance sur toute la cap. Faut quand même bien se préparer car ne nous cachons pas, c’est dur, surtout pour des Normands. Rapport prix de l’inscription (180€) / temps de course passé, imbattable. A bon entendeur…”
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