Yann au Mont Blanc
International parce que l’organisation se vante d’avoir 20 nationalités représentées, je n’ai pas vérifié mais j’ai bien croisé des suisses, des belges, et surtout des italiens (proximité avec la frontière) et 1 concurrent d’Abou Dabi au retrait des dossards du « M » le vendredi..
Il faut dire que la notoriété du Mont-Blanc attire les athlètes, nous sommes dans un site exceptionnel propice à la pratique sportive et aux exploits en tout genre (à quelques jours de l’UTMB).
1700 participants sur 2 jours avec 5 épreuves sur 2 jours, un triathlon Kids, un « S » et un « M » le samedi, un L et un Cross triathlon le Dimanche.
Nous ne sommes que 254 au départ, un peu décevant pour le « Mont-Blanc Man » qui ne fait pas le plein, est-il trop sélectif ?
Les vidéos des éditions précédentes (ainsi que les photos) sont sur le lien https://montblanc-triathlon.fr/videos/ , en attendant celle de cette année, ça donne un aperçu ..
Après un départ matinal d’Annecy (départ du triathlon à 9h) et 1h30 de route, nous voici en famille sur le parking du Lac de Passy, avec la chaîne du Mont-Blanc en toile de fond et un ciel bleu sans nuage.
A la sortie du parc pour se rendre au départ, un arbitre contrôle les combis et nous prévient « interdit dans 2 ans ça ! » en montrant nos manches ! A priori la FFTRI va interdire les combis avec des « stries » sur les manches (considéré comme un avantage?) il faudra un néoprène lisse partout..Avis à ceux qui vont acheter une combi neuve, va y avoir des promos, mais acheter en faisant gaffe à ce détail…(je revends la mienne ..)
Le parcours natation est simple, un tour de lac avec les bouées main droite, dans une eau translucide. Ça bataille pas mal dans l’eau pour un « L » et je prends pas mal de coups, un concurrent se permettant même de s’accrocher à ma jambe plusieurs fois pour se faire tirer…On pensait tirer une ligne droite jusqu’à la dernière bouée au fond du lac.. Erreur ! Elle est décalée sur la gauche et on tombe pas mal dans ce piège, ça nous fera un peu plus de distance au total. Le retour est un peu mieux niveau frottements, par contre difficile de tirer une ligne droite sur 900m, et ça zigzag un peu dans tous les sens. Je sors en un peu plus de 35 mn (1’50/100m), ça va j’ai limité la casse, surtout après une coupure natation au mois d’Août (5km) .
Après 2 km de plat en vélo, on attaque la côte de Domancy 2,5km à 9 % de moyenne et passages à 16 % !!! ça calme, je décide d’y aller mollo et de ne pas suivre le rythme des concurrents qui me doublent . Ensuite nous montons toujours sur Combloux et Mégève, les pourcentages sont plus raisonnables (5 à7%) mais ça monte quand même..Après une descente de quelques km, on attaque la montée du Bettex, 1400 m à 8 %, passages à 14 %. Bien content d’avoir un 34 (petit plateau)/32 (grand pignon), pédalage en vélocité obligatoire. En haut ravitaillement, j’essaye de manger quelques « Tucs » mais difficile d’avaler avec des pulsations autour de 160..
Descente dangereuse sur St Gervais, nous sommes au milieu de la circulation, la route n’est pas coupée et certains n’hésitent pas à doubler les voitures avec des véhicules arrivant à contre-sens..Je reste sagement dans le flot de la circulation et me fait doubler par pas mal de concurrents.
A St Gervais on attaque le col de Plaine-joux : c’est la plus longue ascension du parcours et les pourcentages élevés sont au début..nous sommes à 8/9 km/h, j’en voit qui « tire des bords » sur la route, limite de poser pied à terre, la fatigue commence à se faire sentir..Les paysages sont majestueux, il faut faire l’effort de les contempler en pleine souffrance et se dire qu’on a de la chance d’être là. Une fois au sommet de Plaine-Joux, grande descente vers le lac, je me fais encore doubler, y compris par des femmes, pas trop à l’aise en descente (faut dire que mes patins avant « couinent » pas mal, et ne m’inspire pas confiance..).
Au total 3h de vélo pour 70 km de vélo et + de 1800 de D+ mais pour l’instant ça va encore. La difficulté n’est pas tant dans la distance à parcourir, mais bien dans l’accumulation des montées avec des % élevés. Même si on peut faire des sorties avec 2000 de D+ pour 120 bornes par chez nous, l’effort n’est pas comparable et bien plus fatiguant, en tout cas pour moi..
Dépose du vélo et je pars en CAP. Là ça se corse tout de suite, au bout de quelques centaines de mètres, je crampe à l’Ischion gauche (bizarre d’habitude c’est le droit!). Quelques étirements et je comprends que le semi va être long..Le parcours est constitué de chemins au bord du lac (au soleil, environ 30°c) et des singles en sous-bois, avec beaucoup de relances. Pas d’autre choix que d’écouter son corps, je trottine, m’arrête de temps en temps pour éviter le coup de chaud où les crampes, d’autant que maintenant les 2 ischions me « chatouillent », je prends mon temps aux ravitos (bananes, Coca puis St Yorre). Le dernier tour est interminable, le site de l’organisateur annonçait 20km, et j’étais programmé pour faire cette distance, mais je me rends vite compte qu’il faudra faire plus..et 1,8 km quand on est mal, c’est long…
Je me console en constatant les « dégâts » visibles sur les autres concurrents pire que moi (vous fait pas de dessin) et en me faisant doubler par les « sans collier », moi qui en ai déjà 2..
Enfin la ligne d’arrivée, je suis vraiment dans le dur, mais je suis un « Mont-Blanc Man »…Je bats au passage mon record de lenteur sur semi en plus de 2h..
Je finis autour de la 100e place (je ne perds « qu’une » quinzaine de place en CAP!), l’objectif était de découvrir un Triathlon longue distance en montagne et de se faire plaisir…Objectif partiellement atteint, ayant pas mal subi en CAP, ce n’est pas bien grave, et je sais qu’il aurait fallu se préparer autrement pour être plus performant (ne pas faire trop de paddle la veille par exemple..) et je retiens que c’est difficile de faire ce genre d’épreuve « en touriste ».
Place maintenant au repos et à la finale des championnats du monde de triathlon à Lausanne à laquelle je vais avoir la chance d’assister samedi prochain (ça sera moins fatiguant..).
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