Le suivi de Yann

Yann est parti dans les Alpes pour les traverser en vélo. Il nous livre un CR quotidien. Merci à lui pour ses news

Journée 1

Départ de Thonon à 9h30 et nous avons l’occasion de faire connaissance avec nos nouveaux compagnons de route. Il y a 5 cyclistes venant du Liban qui ont fait connaissance avec 2 autres cyclistes lors du tour de Corse (à vélo bien entendu) l année dernière. On part vers 10h et nous devons retrouver Pierre Rémy notre GO en haut de joux plane. Ça part dans tous les sens et quand je suis dans la roue du groupe des cadors je me dis que ça part trop vite et je rétrograde . La journée va être longue, d’autant que tout le monde a pris l’option niveau 3 (+long) Le départ du col de joux plane est extrêmement dur. On est à + de 10÷ sur les 2 premiers km. Je pars seul je suis bien et je rattrape 2 gars partis devant. Restauration. Descente, pilotage on se fait plaisir Transition vers Morzine, Avoriaz et Samoens avec une petite déviation à cause des éboulis Et on attaque la colombiere Départ de folie encore.. Nous sommes 3 puis 2, je roule avec un jeune triathlète jusqu’au 7e km et je le laisse partir. Les jambes sont dures, limite crampes. Je m’arrête au reposoir, le bien nommé Les 3 derniers km sont un supplice je lutte pour ne pas m’arrêter. Je retrouve Rémy le jeune en haut du col. On attend le 3e .photo souvenir et on décide de rentrer fissa à l’hôtel Sauf que bien sûr l’hôtel il est à la sortie de la Clusaz route du col des Aravis, et ça monte dur N’ayant plus rien à boire je fais une pause dans un ruisseau ça fait du bien. Enfin arrivé à l’hôtel il me reste 5 mètres à faire pour rejoindre l’accueil et la la tuile! Ma roue avant se coince dans un caniveau ! La roue est pliée alors que je l’ai achetée la semaine dernière ! Après moultes péripéties j’arrive à trouver une roue de dépannage avant pour demain. A bientôt pour de nouvelles aventures !

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Journée 2

Après une nuit réparatrice, nous continuons le col des aravis entamé hier, une mise en jambes.
Ensuite nous enchainons par le col des saisies et descendons vers Beaufort.
C’est là que nous attends le ravitaillement.
Et là nous attaquons le col du pré, principal difficulté de la journée. Pente à 10% avec des passages à 13%. Je suis la roue de Cédric un moment et je regarde ma montre, je suis à 170 pulses je décide sagement de décrocher pour rester autour des 160.
Je monte tranquillement à 9km/h de moyenne (34×32) et c’est bien comme ça. De toute façon on se retrouve en haut du col pour recharger les batteries. Je prends aussi plus de temps pour faire quelques photos. .
Nous basculons ensuite sur le cormet de Roseland (Un nom qui m’a toujours fait rêver), un lac magnifique, décor de carte postale.
Après une longue descente, arrivée à Bourg st Maurice, départ d’étape du tour de France 2018 (19/7). Cette année, on pourra reconnaître les cols que nous avons empruntés. (Hier certains du groupe ont croisé Romain Bardet dans la colombiere à 25 km/h!).
Journée 5 étoiles aujourd’hui, paysages, soleil, et moins de difficultés pour profiter. .
Yann de Bourg st Maurice à vous les studios

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Journée 3

 Aujourd’hui nous étions sensés faire l’ascension de l iseran, sauf que le col est fermé côté Maurienne à cause de tous les dégâts causés par la neige cet hiver.
Le plan B c’est la Madeleine, un col de 25 km. Pour rejoindre le pied du col nous suivons l’Isère par une piste cyclable puis une route avec beaucoup de circulation à vive allure (+ de 30 de   moyenne)
Ensuite chacun monte à son rythme, seul avec la montagne. La première partie est boisée ce qui permet de ne pas trop monter en température. Les 7 et 8ème km avant le sommet sont assez durs 10 à 11% puis ça fini bien. Il y a encore pas mal de neige. En haut, ravito, salade de riz, charcuteries et fromages de montagne. C’est l’heure de repartir et je choisis l’option longue avec un nouveau col, et quel col ! Le glandon…nous sommes 5 (sur les 13 participants) à tenter l’aventure. La montée est magique et très difficile sur les 2 derniers km avec des passages à 12% mais maintenant je gère beaucoup mieux cardio/développement  en fonction de la pente. Arrivée en haut on se restaure au soleil avec Peter, Marc et Cédric, fiers d’avoir réussi l enchaînement de ces 2 grands monuments des Alpes. Nous mesurons la chance que nous avons d être ici.
La Croix de fer ne sera qu’une formalité et nous redescendons sur st Jean de Maurienne boire une bière bien méritée en attendant Pierre Rémy notre GO qui vient nous chercher pour nous amener au gîte à Aussois (nous logeons à fort Christine bâti par Vauban rien que ça. .)
Étape de demain à  suivre normalement plus courte mais un col bien connu de tous..

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Journée 4

Nous quittons le fort Marie Christine pour entamer une nouvelle journée de sport.
Aussois, Modane, st Michel de Maurienne, 41 km/h de moyenne. Et nous voici au début du Télégraphe (12km/8%). Montée ombragée, je suis Denis un gars qui habite Chambéry donc il connait bien la montagne. Un peu trop de circulation à mon goût. En haut c’est un peu la kermesse, qu’est ce que ça doit être en pleine saison..
Nous basculons vers Valloire et nous attaquons le mythique Galibier (16km/8 à 9%). L’ascension est magnifique, contrairement au Télégraphe pas d’arbres pas d’ombre mais au fil des km de plus en plus de neige. Il faut dire qu’on monte à + de 2600 m, c’est de la haute montagne. J’effectue l’ascension d’une seule traite avec Peter et Cédric, 2 gars que je n’arrivais pas à suivre en début de semaine et en doublant pas mal de cyclistes. Peu de circulation, on a le temps de profiter du paysage grandiose. Pas trop chaud pas trop de vent on a vraiment du bol ! Photo habituelle devant la pancarte du col et descente vers le Lautaret ou nous attends le ravitaillement. Un café à la brasserie en terrasse pour se réchauffer (Toujours du vent ici) et zou, direction Briançon. Les triathlètes (Rémi et moi) prennent la tête et on envoie la braquasse, ça descend, on est entre 45 et 55, ça saute derrière. .
Une fois au gîte on se repose dans des transats à l’ombre et cette “petite journée” va peut-être nous permettre de récupérer un peu, les jambes sont lourdes.
Tintin reporter

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Journée 5 : La route des grandes Alpes

A peine sortis du petit déjeuner au gîte et nous voici  dans l’ascencion de l’Isoard (20km/8%) qui débute bizarrement  dans la ville de Briançon. Encore un col mythique emprunté tellement de fois par les courreurs du Tour de France. .
Je le monte seul à mon rythme. À 8km du  sommet, on traverse une forêt de mélèzes, encore de nouveaux paysages magnifiques si différents de ce que nous avons traversé jusqu’à présent. La fin est plus désertique et rocailleuse mais c’est un des col à mettre dans le top 3 (avec le Galibier et le Glandon).
Dans la descente ont s’arrête également prendre des photos, c’est à couper le souffle..et toujours le soleil qui nous suit depuis le premier jour…
Nous descendons ensuite la vallée du Guil, je n’ai plus de superlatifs pour vous décrire la route alors je vous mets quelques photos.
A Guillestre, c’est le ravitaillement et nous nous mettons à l’ombre, il fait plus de 30°c..
Après ce repas copieux, difficile d’attaquer le col de Vars (19km/8%) en pleine digestion en plein cagnard. En effet, pas d’ombre pour nous protéger, les 7 premiers km sont très difficiles.
Je monte avec Denis le montagnard, il m’a parlé d’un village avec une fontaine pour nous rafraîchir, ça motive.. Le cardio est à 160 et plus avec la chaleur, c’est du gagne petit, chaque mètre est durement acquis. Enfin la fontaine se présente, ça fait du bien d’autant qu’un nuage fait baisser la température. La fin est plus facile que le début, avec même des portions plates pour récupérer. On s’installe à la buvette au sommet et on attend les autres, bonne ambiance. Descente express sur Barcelonette où je fais encore mon triathlète en roulant à donf. Nous avons basculer dans la vallée de l’Ubaye et dans les Alpes du Sud. Maintenant les cols seront moins longs et moins durs (moins connus aussi)
A demain
Yann

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Journée 6

Route des grandes Alpes – J6

Ce matin nous sommes 3 à oser affronter un parcours différent de celui proposé par l’organisation (col de Caillole, du Champs et Valberg). En effet, à partir de Jausiers, on peut accéder au plus haut col d’Europe, la Bonette Restefond, ce serait dommage de passer à côté sans essayer de le gravir ! Alors d’accord on sort du circuit officiel de la “Grande route des Alpes” mais quand même si on arrive en haut c’est la classe ! On décide le matin même de tenter le coup sachant que des orages sont attendus dans l’après-midi. Il faudra se débrouiller sans assistance, ça rajoute un petit peu de suspens.. Le départ est délicat pour moi, mes muscles ischios (gauche) sont tendus, je crains la crampe à tout moment. On attaque l’ascencion de la Bonette (25 km 7 à 9%) avec Marc laissant partir Peter devant. Les conditions sont top, soleil mais pas trop chaud pas de vent. .Je vous laisse visionner quelques photos. La Bonette à mettre aussi sur le podium des plus beaux cols, difficile de trancher…tout en haut il y a un circuit à faire pour monter en haut de la cime à 2860 m (idée des gens du coin pour être plus haut que l’iseran et plus haut col d’Europe ..). La cime de la Bonette est fermée, ça nous arrange, il paraît qu’il y a des passages à 16%, je ne sais pas si j’aurais pu..
Photos au sommet avec mes 2 nouveaux amis, l’un architecte, l’autre professeur et chercheur en biologie dans une faculté de médecine parisienne. Y a du niveau (QI).
Descente de 40 km en suivant la Tinée, vent de face, heureusement que ça descent. Arrêt dans une pizzeria, l’attente est longue, grosse erreur…
J’attaque le col de la couillole (pour ceux qui en ont, c’est à dire nous 3…) 16 km/ 7 à 9% en laissant Marc derrière. Mode “machine à rouler” pedaler sans laisser de place au doute, pédaler pour ne pas tomber. La route est creusée dans la roche de couleur rouge, ça change. Plus de 30°c au début, j’enlève mon casque, les nuages d’orage arrivent il fait moins chaud, ça crachine. Arrivé en haut c’est noir et là un vrai orage de montagne, je roule dans un ruisseau sous les éclairs et je vois une pancarte Le Beuil 15km ! En fait avec mes lunettes je vois mal c’est 1.5 km ! Je m’arrête à la première habitation, c’est le camping du village. Je suis à l’abri, mets ma veste et attend que ça passe.Si seulement la pizza avait été servie rapidement. . Le gîte est à 3km et la douche sera tellement agréable. ..tellement content d’avoir relevé ce défi. .
Yann survivant de la route des grandes Alpes.

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Journée 7

L’organisateur à prévu une étape plus courte aujourd’hui, il faut dire que les organismes commencent à être fatigués. Nous commençons à monter le col de la Couilloles puis nous le descendons (je l’ai monté hier).
Descente vers Nice et début du col st Martin ou col de la Colmiane (17 km/6 à 9%). Je monte avec Denis et 7km avant le sommet, il crève. .
Nous passons du temps à réparer parce qu’ un pneu Continental Grand Prix neuf, c’est la galère à remonter sur une jante…
Ravito en haut du col. Dans la descente, j’évite de justesse un serpent qui traverse, sans doute une couleuvre vue la taille, faudrait pas qu’elle s’enroule dans mes rayons..et quelques km plus loin rebelote, ça passe de justesse, alors que Ronald qui est derrière moi ne la voit pas et roule dessus…
Nous attaquons ensuite le col de Turini (16 km/ /6 à 10%), rendu célèbre par le rallye de Monte-Carlo. C’est le dernier grand col de ce périple et il n’est pas si facile que ça..il paraît plus long que les autres cols du même acabit.
Je le monte seul, il fait chaud puis orageux et je suis bien content d’arriver au chalet restaurant au sommet, d’autant que j’ai sifflé mes 2 bidons (600 ml) depuis longtemps et je suis à sec..
Voilà, encore une journée de vélo et plus de 2500 m de D+..Aucune journée n’aura été facile.

Yann bientôt au bout de l’objectif.

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Journée 8

Yann au pays des merveilles, suite et fin.

Dernière journée de notre périple, ce matin nous partons dans le brouillard au col de Turini. Cette dernière étape est presque tout le temps en descente. Je suis Peter et on s’arrête juste pour prendre des photos quand on aperçoit la grande  bleue. Arrivé à Menton, je pousse jusqu’à la plage et pique une tête dans la méditerranée.
Nous disons au revoir à nos amis libanais qui nous invitent à faire le tour de leur pays à vélo l’année prochaine.
Nous restons à 7 (ceux qui rentrent en navette à Thonon) et mangeons au resto sur la plage.
Tout le monde est ravi de cette semaine, soleil, bonne ambiance, échanges multiculturels et enrichissants, rigolades, poilades et bien sûr dans un décor de rêve. Nous faisons une cagnotte pour offrir quelques cadeaux et remercier Pierre Rémy notre coach/chauffeur/réparateur/cuistot/guide…
Quelques chiffres pour finir :
23 cols franchis
41 heures sur le vélo
800 km et 20000 m de Dénivelé + environ (ça pique)
2 crevaisons seulement  (sur tout le groupe)
2 : nombre de couleuvres que j’ai failli écraser
38 : température maximum relevée
34×32 : développement indispensable dans les forts % (sauf pour Rémy “the machine” en 34×25 !) ou dans les coups de moins bien
10/10 note pour l’organisation (vélorizon)

A bientôt sur les routes de la Manche.
Yann

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