Nous avons un corsaire dans le club !

Yann nous livre son compte-rendu et comme vous pourrez le découvrir, ce triathlon était l’occasion de nombreuses péripéties.

Finisher Ironcorsair !

Petite nuit en ce dimanche 12 juin et réveil à 4h30, pour se présenter au parc à vélo qui ferme à 6h !

Bien sûr, la veille on a déposé nos vélos, en prenant soin de mettre une bâche dessus pour les protéger de la pluie qui tombera effectivement une partie de la nuit.

Le site est difficilement accessible,  alors j’ai prévu un VTT pour rallier le départ, parking à 1 km du départ, c’est pas le moment de gaspiller des forces…

Nous déposons nos sacs sur les racks prévus par l’organisation et on descend sur la plage pour le départ.

Un petit tour dans l’eau pour gouter la température, elle est fraiche, 14°C, comme l’air extérieur !

Les filles partent 10mn avant nous, à 6h40 elles sont 17 courageuses.

C’est dingue le monde qui s’est levé de bonne heure pour nous soutenir !

Départ des « mâles »,  on trottine tranquillement jusqu’à l’eau, premiers mouvements de Crawl, la mer est claire, on voit bien le fond, il n’y a pas de vagues, on a aucune difficulté à s’orienter pour caper les bouées, très bonnes conditions pour nager, si ce n’est la température de l’eau.

Parcours en arc de cercle au large et retour toujours en arc de cercle plus à l’intérieur, avec une sortie à l’australienne (je regarde ma montre 28minutes, surpris) au niveau des thermes marins, encore beaucoup de spectateurs pour nous applaudir.

Retour plus difficile pour moi, je sens mes jambes qui se contractent, j’essaye de ne plus faire de battements. Dernière bouée avant la sortie et la c’est la Tuile ! Jambe gauche paralysée, je ne peux plus nager, comme ça m’arrive de temps en temps à la piscine. Je fais la planche sur le dos, alors que pas mal de concurrents me doublent, heureusement la combi me fait flotter.  J’attends, ça ne passe pas, j’entends des sifflets, je me demande si c’est pour moi ? En fait ce sont les bénévoles qui dirigent les nageurs vers la plage. Finalement, je trouve une technique de nage sur le dos en poussant sur les mains telle une méduse (appelez-moi Medusor…) et je regagne la plage tant bien que mal. Je mets pied à terre avec une jambe de bois (comme un corsaire quoi !), en essayant de marcher jusqu’au parc. David est là pour m’encourager, merci à lui d’avoir fait le déplacement.

L’épreuve vient à peine de commencer et le moral est au plus bas… je me demande bien comment aller au bout de cette longue journée.

Mon temps natation n’est pas si mauvais ( 1h) mais il faut être honnête, il n’y avait pas 3800m, mais plutôt 3000 ! Et heureusement pour moi !

Dans le parc de transition c’est la foire d’empoigne : une seule tente prévue pour 450 triathlètes, même si les meilleurs sont déjà partis depuis longtemps, c’est trop juste. Chacun  se change à même le bitume…J’aurais bien profité d’une chaise ou d’un banc pourtant…

Je prends beaucoup de temps pour me changer (8 minutes) et c’est parti pour l’aventure…

Les jambes sont toujours raides mais ça ne m’empêche pas de pédaler. Au fil des km, elles se détendent un peu et je commence à gratter pas mal de concurrents et à trouver mon allure..

Après un détour vers la pointe du Grouin à Cancale, on rentre sur une boucle à faire 3 fois, avec 2 ravitaillements sur cette  boucle, soit 6 ravitaillements en tout et possibilité de s’arrêter pour un ravitaillement avec un sac perso qu’on a laissé le matin à l’organisation. Pour moi ce sera aux alentours du km  120, un coca, des Tucs, des pommes de terre salées, ça fait du bien, d’autant que la famille est présente. Le moral remonte un peu. Pas longtemps…

La pluie arrive alors que pour l’instant on était épargné et au km 160, je chute dans un virage en bas d’une descente. Le temps de reprendre mes esprits et des bénévoles sont là pour m’aider à me relever..Je remets  les bidons à leur place, la chaine qui a déraillée, je fais un état des lieux du vélo, il n’a pas trop souffert, le bonhomme lui, par contre est égratigné tout le long de la jambe, cuisse (une Pizza comme disent les coursiers) , tibia, cheville..Il faut dire que mon vélo de Chrono, objet de toutes mes attentions,  découvrait la pluie pour la 1ère fois et donc n’a pas l’habitude de piloter sur route mouillée.

Deuxième mésaventure de taille, mais il reste 20 km à faire alors autant continuer. Je continue au ralenti, prudent cette fois -ci, jusqu’au parc. Au total une moyenne de 32.2 km/h avec les pauses pipi, les arrêts ravito, un vent bien présent  toute la partie vélo, (même si forcément en faisant des boucles on l’avait tantôt favorable, tantôt défavorable), des averse, une gamelle, et environ 1000 m de D+.  Y a pas encore trop de mal, 155 places (durement) gagnées.

T2 : transition encore très lente (7mn), je marche les premières centaines de mètres et je mets doucement la machine en route. Le parcours Marathon est assez dur avec des parties trail  (pointe de la Varde), des escaliers à descendre, et des raidillons à monter. J’arrive à trouver une allure à 5’10 au  au 1er tour puis les arrêts au ravito deviennent plus longs et l’allure diminue pour s’approcher des 6’ au km. A chaque tour il y a une haie de spectateurs sur plusieurs centaines de mètres devant le palais des congrès (arrivée),  ça redonne de l’entrain.  En tous cas, les douleurs des 2 précédentes épreuves, n’ont pas trop d’emprise sur moi et je sens que je peux aller au bout. Il y a juste une grosse averse au 2e tour pour me rappeler que la chair est à nue et que l’eau ça pique !

Enfin c’est l’arrivée  et 300 m avant la ligne je lève les bras, sous les applaudissements, et je fini en apothéose accompagné de mes enfants, sous le soleil malouin.

Objectif atteint et inespéré donc, la journée commençait très mal, je ne pensais pas terminer cet Ironcorsair.

10h46, 80e temps marathon et 60 places gagnées.

Je m’assois enfin sur un banc, fatigué, et je regrette que l’orga n’ait pas prévu une petite bière, à défaut je me descends ½ litre de Schweppes bien frais. Pas de massage cette fois-ci pour cause de Pizza à la jambe..

L’organisation, justement, elle a assurée pour un premier XXL : 400 bénévoles souriant et qui nous encourageaient sur le parcours, du monde à tous les carrefours, pas de problème de circulation à vélo, le sillon pour nous seuls en CAP, Bravo. Juste quelques ajustements à faire pour la prochaine édition s’il y en a une.

Quand je rentre en voiture, il y a encore des concurrents sur le parcours, le dernier finira vers 22h30, Chapeau pour leur courage.

Le soir, repas en famille : bières et Pizza (décidément c’est la journée !), comme diraient les guignols « vous pouvez reprendre une activité normale ! »

IronYann

 

 

Le teaser de l’organisation pour les potentiels intéressés 🙂

Vous trouverez  ci-dessous le résultat de Yann qui s’est aligné sur l’IronCorsair (format XXL). Félicitations Yann !

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