Rock n’Trail : la team 76 finisher

Le Rock n’Trail ça pourrait se résumer en un mot : Beaucoup !


C’est un peu court comme compte rendu me direz vous… Rassurez vous, je suis bavard !


Tout d’abord qu’est-ce que la Team 76 ? : une équipe de triathlètes coutançais ayant le
même âge quelques mois par an et composée des éléments suivants :
-Christelle, super sportive et entraînée. Toujours souriante et inquiète sur ses capacités, et en
proie aux doutes. Les circonstances de la vie nous ont rendus proches d’elle. Encourageante
vis-à-vis du jeune Titouan , mais celui-ci lui manquera de respect et ne l’attendra jamais…
-Vincent, c’est la personnification de l’inquiétude et de la bonne humeur réunies et sportif
aguerri. Amateur de course d’orientation et célèbre pour ses trophées du p’tit slip.
-Mathieu, le plus discret et timide d’entre nous, mais toujours prêt à sortir une bonne blague.
Il est mon camarade principal de course à pied dans les dunes et chemins côtiers. Notre
proximité géographique et la concordance de nos plannings nous ont rendus proches.
-Olivier, auteur des comptes rendus au lieu de s’entraîner, d’où ses performances en déclin,
manque de lucidité sur ses capacités quand il s’inscrit à des compétions « extrêmes ».
-Tout d’abord beaucoup d’auteurs, nous nous sommes mis à 6 mains pour vous
retracer notre « aventure sportive ». Vincent ayant fait le choix de faire un tour de plus
plutôt que d’écrire, nous espérons qu’il l’a fini à cette heure ?
-Puis beaucoup de folie, pour décider de s’inscrire, vous me direz à 4 cela fait 6 h
d’effort chacun soit environ un triathlon L chacun…
Pour ma part étant plus fou que les autres j’avais décidé de faire en solo les 24 h. La Team
ayant trouvé une remplaçante, une copine de lycée de Christelle. Une sportive accomplie.
Des douleurs aux chevilles m’auront ramené à la raison et contraint à renoncer à cette folie !
-Ensuite beaucoup d’entraînements car ça ne s’improvise pas une course de 24h !
Ca c’est la théorie, car en réalité, il y a 3 profils au sein de la Team :
-Christelle, la rigoureuse qui elle était déjà prête avant même de s’engager !
-Vincent, lui c’est tout ou rien , mais plus rien que tout (humour).
-Mathieu et moi-même on attend d’être engagés pour commencer à s’entraîner, mais
nous, on mise tout sur la fraîcheur. Mathieu à cause d’un genou qui lui a fait craindre de
renoncer cet hiver. Pour ma part j’ai d’autres projets et occupations actuellement…
Beaucoup de gentillesse tout d’abord de la part de Nelly (la copine de Christelle)
quand j’ai renoncé à participer en Solo et me suis positionné comme roue de secours de la
Team. Celle-ci préférant inverser nos places de titulaire et remplaçant pour faire la Barjo à la
place (où elle n’a pas pu s’inscrire faute de place… Désolé Nelly).
Beaucoup de préparation et anticipation en amont. Nous avons profité que Vincent
soit parti se former à la paëlla (pour concurrencer le taboulé de Laurent???) pour tout
organiser la semaine précédente.
Beaucoup d’organisation, la veille avec Christelle pour implanter notre camp de
base. Nous avions convenu de nous mettre côte à côte avec l’équipe de David D . Nous
avons été grandement aidé par Mathieu, qui nous avait mis à disposition son camion avec
barnum, table, chaises et tente… En arrivant sur site nous avons été impressionnés par le
professionnalisme de l’organisation !
Beaucoup d’inquiétude quand la veille Vincent nous apprend qu’il n’aura pas son
camion qui devait servir de dortoir ! Du coup j’envisage un plan B par défaut. Finalement lematin même, au moment du départ, Vincent nous apprend qu’il a pu récupéré son camion
juste à temps…
Beaucoup de plaisir de se retrouver tous les 4 devant chez Christelle pour charger le
camion de Vincent. Charger étant le terme approprié avec un mélange d’affaires de
camping, d’affaires de sport, de vêtements pour faire face à toutes les conditions météo, de
nourriture… Et même le journal l’équipe de Mathieu qui pensait avoir le temps de lire…
Durant le trajet, nous actons que Christelle prendra le 1er relais, pour se rassurer et finir plus
tôt le dimanche matin…
Beaucoup de compétences en Tétris, pour arriver à ranger le camion de Vincent à sa
place… Pour se faire il a fallu faire tourner le camion de Mathieu de 90°, déplacer et tourner
de 45° le camping-car d’un concurrent, avancer de 3m les tentes de l’équipe de David, notre
voisin à profité de l’occasion pour reculer de 3m sa camionnette. Une fois en place la
femme d’un autre concurrent est venue nous demander de bouger notre camion pour sortir
sa voiture… Et tout ça dans la bonne humeur et avec le sourire ! En 28 h sur place JAMAIS
on aura entendu quelqu’un râler !!!
Beaucoup de concurrents lors de cette édition, 1600 compétiteurs, ça fait bien du
monde dans une carrière… Mais aussi beaucoup d’épreuves de 6 à 180 km et de catégories
dans cette dernière à 6, à 4, à 2, ou tout seul.
Beaucoup d’explications lors du briefing mais qui ne m’ont pas paru claires faute
d’avoir écouté sans doute ! Mais prenant le relais en 4è j’avais le temps de voir comment
faire… Je copierais les copains, comme à l’école mais sans avoir à me cacher…
Avec Mathieu nous avons organisé le camp de base pendant que Vincent et Christelle
allaient chercher les dossards et repérer les lieux pour le passage des relais et voir comment
s’installer dans la base vie… Puis ils sont revenus nous expliquer, et nous avons organisé le
passage des relais. Vincent partira en second pour ne pas le laisser trop stresser, Mathieu en
3è et enfin moi en dernier pour passer le relais 5 fois à Christelle.
Nous avions voulu profiter de l’occasion de cette épreuve pour réunir nos familles
respectives, mais les aléas de chacun de nos enfants n’auront pas permis de tous nous réunir,
mais en même temps nous n’étions jamais plus de 2 en même temps au camp de base de la
Team…
Nous pouvons également remercier David Duclos et sa femme ainsi que Pierre-Louis
pour nous avoir motivé à faire cette course, nous avoir aidé sur place où en amont.
Je vous laisse lire la vision sportive de Mathieu :
Nous retrouvons notre petit campement de fortune au milieu des tonnelles et camping-car et
sommes rassurés de savoir que l’on va pouvoir rester habiter ici un mois ou deux aux vues
des provisions apportées par Olivier.
La météo est de la partie autant que le plaisir de se retrouver même si Christelle doute son
genou, Vincent de son endurance et Olivier de rien du tout comme d’habitude, ce qui n’est
pas plus rassurant.
L’heure du départ arrive finalement très rapidement et c’est Christelle qui ouvre le bal (c’est
normal que les princesses passent en 1er) pour un premier tour avant que nous découvrions
tour à tour notre petit chemin de croix que nous bouclons en à peu près 3/4 d’heure, ce qui
laisse une bonne marge pour finir dans les délais malgré l’exigence certaine du parcours. Les
relais s’enchaînent ainsi avec toujours des doutes quant à notre capacité d’en venir à boutmais le bon temps passé ensemble sur nos heures de repos nous fait oublier cette
éventualité.
Comme nous ne sommes plus des fous furieux, bien loin de nous l’idée de ne pas dormir, si
bien qu’une fois la soirée bien avancée et pour le reste de la nuit nos échanges vont se
trouver limités à récupérer puce et dossard à l’arrivée du coureur précédent, faire sa boucle ,
passer le relais , boire et manger un peu ,essayer de dormir tant bien que mal tout poisseux
une heure ou 2, remettre la tenue de combat et repartir pour la suite.
Au petit matin, nous sommes à peu près persuadés que sauf blessure, on atteindra notre
objectif sans trop de difficultés , les boucles s’enchaînent pour nous tous sans vraiment
faiblir .
Tout a passé vraiment très vite et quand Olivier part pour pour la boucle finale, même si tout
le monde est ravi d’y être arrivé ,ce qui n’était pas vraiment gagné vu notre peu
d’entraînement, tout le monde est un peu triste que ce soit déjà fini d’autant plus que pour
Olivier c’est la der des der en orange et bleu.
Personne n’est vraiment pressé de partir ,on traîne à papoter et se restaurer ,à apprécier
encore un peu cette chouette expérience partagée où le sport a surtout servi de prétexte pour
se retrouver.
Aucune idée précise de notre classement final, tout le monde s’en fiche, le plus important
n’était vraiment pas là.
La vision de Christelle diffère un peu je vous laisse juge :
Au départ du 1er tour à 13 h, j’encourage Titouan (du club) et nous échangerons quelques
mots de soutien à chaque départ, après je ne le revois plus ! Je trouve le 1er tour difficile, le
cadre est très beau et pour le moins original (parfois au milieu des engins Eurovia) mais le
dénivelé est important, les montées sont rudes, c’est presque de l’escalade, Les descentes ne
sont pas simples et le revêtement est compliqué avec, à plusieurs reprises, des passages de
gros cailloux. J’en termine en 46 minutes avec des portions de marche ou d’escalade et je me
dis que ça va être très compliqué d’en faire encore 5 mais je ne dis rien à mes coéquipiers,
j’attends leurs sentiments, ils reviennent tous les 3 avec des mines décomposées…
Curieusement, le 2ème tour me paraît plus simple, je cours un petit moment avec une fille et
nous partagerons plusieurs petits bouts de chemin ensemble à chaque tour, vraiment sympa
et encore 46 minutes ! Rassurée, je me dis que je peux manger ma saucisse frites et que
j’aurais digérer pour mon 3ème tour à 21 h, quelle erreur! Je galère au 3ème tour, je rote la
saucisse et les frites et m’en veux terriblement. Je marche un peu plus, je termine en 51
minutes sous le feu d’artifice mais je me dis que je ne suis qu’à la moitié, il me reste encore
3 tours. Je n’ai pas le moral, ça va être compliqué de terminer, je pars me reposer dans le
camion. Au bout d’une heure, je suis réveillée par des crampes dans les 2 jambes et je suis
obligée de me lever pour marcher, pas sûre que je puisse prendre le relais d’Olivier à 1 h du
mat, il me dit que s’il ne me voit pas, il enchaînera 2 tours mais vu sa mine dépouillée à la
fin de chaque tour (comme d’habitude, il est surentraîné), je ne peux pas lui faire ça ! Je
retourne m’allonger et lorsque je me relève, ça va mieux et je crois qu’Olivier n’a jamais été
aussi content de me voir à son arrivée ! Je fais mon 4ème tour et 1er de nuit,
raisonnablement en 52 minutes. Je mange une bonne assiette de pâtes (on apprend de ses
erreurs), prend une douche froide (pas le choix) et me repose 2 heures. Pour le tour de 5h dumat, mes jambes sont lourdes mais je ne me sens pas trop mal, 52 minutes encore. Re-pâtes,
re-douche, re-2h de repos et 6ème et dernier départ à 9h, j’ai des poteaux à la place des
jambes, clairement c’est dans la tête, j’ai envie d’insulter tous ces “p…s” de tas de cailloux,
mais je termine en 52 minutes. J’ai juste envie de pleurer tellement je suis contente d’avoir
relevé ce défi. Vincent est là pour m’accueillir et me réconforter comme à chaque arrivée,
puis il part à son tour. Trop trop bien , super ambiance, un vrai défi sportif entre amis
Pour ma part je relaterai la course ainsi :
J’entends le décompte du départ de Christelle et voit très vite arriver les relayeurs il y a
environ 400 m je dirais entre le départ et ce premier « mur »…Où je suis venu faire des
photos souvenirs… Christelle comme prévu, est dans la deuxième partie du peloton. Elle
monte bien cette première grosse butte et disparaît de mon horizon… Nous sommes tous les
3 à l’encourager pour cette première épreuve de la journée…
Je redescends de mon perchoir impressionné et retourne à notre camp de base retrouver
Mathieu et Vincent qui commence à s’inquiéter, tant des épreuves qui les attendent, que du
genou de Christelle (va-t-il tenir?).
Assez rapidement nous allons attendre Christelle à l’arrivée. Celle-ci arrive avec un petit
sourire et 15 minutes d’avance sur le temps autorisé! Pas de souci de genou (c’était sa
crainte N°1) mais elle nous explique que c’est très, très pentu avec des grosses montées et
descentes glissantes et de très gros cailloux propices à se faire des entorses… Donc la
vigilance sera la seule règle!!!
Vincent part rassuré, pour ma part je retourne sur mon perchoir, j’entends la sono hurler la
musique d’ AC-DC, pour le prendre en photo à son tour. Il semble serein et déterminé. Il
gravit la grosse butte sous nos encouragements et disparaît à son tour. Nous nous retrouvons
tous les 3 au camp de base. Christelle s’assoit les jambes en l’air (pour faire ce que lui a dit
sa fille). Il va falloir ménager la monture car il lui reste 5 tours à faire…
Puis tous les 3, nous allons attendre Vincent à l’arrivée. Il est confiant et rassuré à l’issue de
ce premier tour. Mathieu lui commence à être plus « tendu » et se dirige vers le départ.
De mon coté, je retourne me percher toujours au son de AC-DC, et je le vois arriver au
milieu du peloton calme et serein, il gravit la grosse butte sous nos encouragements et
disparaît lui aussi….
Pour moi du coup le stress monte d’un coup, je commence à m’inquiéter de la première
bosse à grimper (le reste je l’ignore encore à cette heure…). Nous sommes dans notre camp
de base, j’ai hâte de me jeter dans la bataille et peur de celle-ci … Une demie-heure plus
tard, nous nous dirigeons vers l’arrivée. Dès son arrivée je passe par-dessus la barrière et lui
enlève le dossard que l’on se transmet à chaque relais et la puce. Cette fois c’est à moi
d’aller au charbon ! Je suis déterminé mais pas rassuré. La sono crache la musique de AC-
DC, c’est grisant et terrorisant à la fois… Le décompte commence 5-4-3-2-1, c’est parti plus
moyen de reculer… Je cours avec mes camarades du moment, vers cette fameuse grosse
butte ! Par prudence je suis dans le deuxième tiers et finalement elle se grimpe moins
difficilement que prévu cette première grosse difficulté. Une fois en haut, quelle surprise
derrière, c’est la même pente mais à descendre cette fois pleine de cailloux pour glisser ou y
laisser une cheville…
Les tours suivants se passent ………
Le dernier tour fut le plus intense je vous le relate rapidement :Le dernier relais a été plus particulier. Une grosse montée d’émotion juste avant le départ, a
fait fonctionner mes glandes lacrymales de façon incontrôlées. C’était à la fois la fin d’une
épreuve « folle » que nous allions boucler très honorablement. Mais en plus il s’agissait
pour moi de la dernière compétition avec mes amis de la Team 76.
Du coup j’ai décidé de me « botter » le cul et de faire mon dernier relais à fond pour finir
« en beauté ». Je suis parti beaucoup trop vite pour mon niveau, mais sans regrets. Je me
suis présenté devant la grosse butte en 3è position sur les talons des 2ers. Puis en bas de la
butte j’ai coupé au plus court en courant dans la flaque d’eau, cette fois au grand damne des
spectateurs présent à côté. Bilan je suis rentré dans la carrière en 4-5 e position (de la folie
pure) j’ai gravi la montée jusqu’au demi-tour en marchant mais cette fois c’était pour
récupérer… Puis j’ai plongé dans les 2 km de descente à fond (pour moi) arrivé au fond
j’étais à la limite de la pointe de côté. J’ai donné tout ce que j’avais pour ne pas perdre trop
de temps ni trop de places. Malgré tout avant le 4è km je me suis fait doubler par les deux
premiers duos partis 5 min après moi, qui eux courraient depuis 85 km. Puis à l’approche de
l’arrivée un concurrent me rattrape. Il a l’air frais, il court vraiment plus vite que moi, pour
finir juste devant moi (il s’agissait du premier solo qui venait lui de courir 180 km et à mis
11 min de moins que moi sur le dernier tour!!!). Enfin je retrouve mes 3 amis pour franchir
ensemble la ligne d’arrivée finale ! Non sans émotion, mais avec la satisfaction du devoir
accompli. L’émotion était palpable au sein de la Team, nous l’avions fait, et nous savions
très bien que c’était notre dernière course tous ensemble !!! Une fois l’adrénaline retombée
dans notre campement, pour ma part j’ai eu un gros coup de fatigue et un peu de mal à m’en
remettre, mais c’est logique avec une heure de sommeil pour 6 h d’efforts…
Mais en dehors du côté purement sportif, nous avons eu durant toute la durée de l’épreuve
de très nombreux soutiens que nous tenons tous à remercier !
Nos proches, femmes et enfants venus nous soutenir et nous encourager. Que ce soit
physiquement ou par téléphone. Et de nombreux amis triathlètes, que ce soient nos voisins
de campement David D, sa femme(tout le week-end), Max et sa femme venus exprès nous
soutenir, ainsi que Anthony, et Pierre-Louis le samedi et Gaëlle, Yann et Martin, et Max
(peut être avec sa femme, je n’ai pas vu je n,étais déjà plus lucide) le dimanche
Ces épreuves très longues créent de vraies relations sincères et courageuses, car il en a fallu
du courage à la pauvre Christelle pour supporter nos odeurs de sueur accumulées, ça sentait
plus le gibier faisandé que la rose.
Mais merci à vous la Team !

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